Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le vide. Le v... ?

Les lumières qui vrillent le crâne à n'en plus finir. Elle n'avait entendu ni porte ni loquet, ni grande explosion. Juste l'air bien plus frais contre sa peau. Certains pourraient comparer tout ça  à une renaissance. Étrange phénomène que celui de découvrir un corps en plus de tout le reste. La mémoire sensorielle étant plus forte et persistante que la sémantique ou la procédurale, elle vécut certainement celle là moins mal que la précédente. L'expérience acquise ne s'oublie jamais vraiment, elle perd juste sa teneur consciente. La fraîcheur de l'air ramenaient lentement à sa conscience les limites physiques de son corps.

Elle se rappela de l'existence de chacun des membre qu'il était possible d'avoir, douloureusement, sans pouvoir les bouger.  Et comme d'habitude, la nature va du général au particulier. La tête ensuite. Vide, mais douloureuse. La dernière chose dont elle se souvenait..La douleur qu'elle ressentait en cet instant précis. Aucune pensée ne pouvait la traverser. Cette sensation aigüe et désagréable faisait rempart à tout. Pourquoi est ce qu'elle était si mal à l'aise? Elle n'en avait pas la moindre idée. La seule chose qu'elle savait était qu'il faisait bien trop froid pour se promener nue. Sa plus grande surprise cependant fut la longueur de ses cheveux blonds. C'est avec difficulté que sa voix fit écho dans l'air frais.


"Il..Il y a quelqu'un?"

Non, il n’y avait personne. Le vide. Le vide ? Pas seulement, la nature conservait une place prépondérante dans le spectacle qui s’offrait à ses yeux désespérés. Elle laissa quelques instants de plus ses grands yeux bleus scruter l’horizon obstrué. Elle n’avait aucun souvenir palpable. Rien. Et la nudité dans laquelle elle se trouvait ne la rassurait pas. Qu’avait il bien pu lui arriver.

Et puis que voilà. Un homme d’un certain âge apparut dans ces horizon inconnu. Il avait l’air sympathique mais surtout armé d’une grande sagesse. Méfiante, elle couvrit tout ce qu’elle put de ses mains, mais ne se sentit pas particulièrement menacée. Après tout, elle devait certaine
ment courir beaucoup plus vite que lui, et en cela elle avait amplement de quoi se rassurer.

D’ailleurs, elle n’avait même pas calculé que sa poitrine avant en somme pas mal diminué. Ce détail ne l’inquiétait pas tant que ça, et ne le ferai pas plus une fois arrivée à son esprit. Ses connexions neuronales étaient encore trop embrouillées. Elles le furent plus encore à l’écoute des mots sybillins du vieil homme qui lui proposa de le suivre. Il fit apparaître une table, ce qui la troubla plus encore. Elle se garda de parler, préférant attendre un peu.

« Ma vie précéd… »

Traumatisme. Elle se tut. Ce n’était pas possible, elle ne pouvait pas le croire, elle préféra donc oublier. Tant qu’elle le pourrait. Il lui proposa des vêtements, elle ne se fit pas prier. Elle s’habilla le plus rapidement possible sans le quitter du regard, prête à partir s’il y avait le moindre comportement suspect. Il n’avait même pas l’air de la regarder. Ouf. Et voila que l’architecture naquit du vide, encore une fois. Mais qui était-il ? Tant de puissance. L’expérience ? bibliothèque, rêve. C’était insensé. Réveil ? Colline ? Urgh. Cette fois çi, ce furent des armes qui apparurent. Elle haussa un sourcil.

« Pas besoin de réfléchir, ni d’essayer. Je vais prendre la dague, la. »

Elle tendit la main vers la dague en question, hésitante. Est-ce qu’il allait l’attaquer pendant qu’elle choisirait ? Voila pourquoi elle avait répondu aussi vite. Vivant elle aurait tout le temps de regretter. Et puis, fidèle à elle-même, elle demanda :

« Bon..Qu’est ce que vous allez me faire apparaître maintenant.. ? Un palais ? »

Vu la bibliothèque, c’était presque déjà le cas.